Le programme


Vue d’ensemble

La protection de la liberté artistique

Les expressions artistiques et culturelles créent un espace nous permettant de réfléchir sur nous-mêmes et sur nos sociétés ; de nous confronter à des points de vue différents ; de comprendre et d’apprendre les uns des autres ; de tester et contester des idées ; et finalement, un espace qui nous invite à imaginer de nouvelles voies conduisant au développement individuel, collectif et social. La liberté artistique garantit que ces expressions représentent toute la diversité et le dynamisme tant de nos sociétés que de nos écosystèmes culturels, à travers la création et la participation. L'exigence de protéger la liberté artistique s'impose donc à tous les acteurs de l’écosystème culturel et engage leur responsabilité. Cependant, nous ne pourrons la protéger que si nous reconnaissons d’abord les droits et les responsabilités qu’elle implique ; comprenons les conditions politiques, économiques, sociales, technologiques, environnementales, et culturelles qui la rendent possible ; et identifions et adressons les menaces pesant sur sa pratique et sa concrétisation. Le 9e Sommet mondial sur les arts et la culture rassemblera des décideurs politiques, chercheurs, managers et praticiens des arts, de la culture et des secteurs connexes du monde entier qui se pencheront sur la liberté artistique en tant que pilier fondamental de la politique culturelle et se demanderont comment nous pouvons – et pourquoi nous devons – protéger la liberté artistique.

La liberté artistique implique des droits qui sont reconnus et protégés par le droit international, notamment les droits à la création sans censure ou intimidation ; au soutien, à la diffusion et à la rémunération des activités artistiques ; à la liberté de circulation ; à la liberté d’association ;  à la protection des droits sociaux et économiques ; ainsi que le droit de participer à la vie culturelle. C’est la liberté « d’imaginer, de créer et de distribuer des expressions culturelles diversesans censure gouvernementale, interférence politique ou pression de la part d’acteurs non étatiques. Elle comprend le droit pour chaque citoyen d’accéder à ces oeuvres et [elle] est essentielle au bien-être des sociétés. » (UNESCO 2019). Cette liberté s’appuie sur une chaîne de valeurs culturelles qui favorise les conditions dans lesquelles les artistes peuvent créer, présenter, distribuer et partager leur travail ; et dans lesquelles les citoyens peuvent participer à la vie culturelle, qui est un droit culturel partagé par tous. La création et la protection de la liberte artistique de ces conditions s’inscrivent comme des responsabilités partagées par l’ensemble de la communauté internationale. Ceci est d’ailleurs au cœur de l’Objectif quatre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles visant à promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales, qui déclare que « le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales d’expression, d’information et de communication est garanti comme condition préalable à la création et à la distribution des  d'expressions culturelles diverses ». Elle contribue également à la Recommandation relative à la condition de l’artiste de 1980, qui appelle les États membres « à améliorer la condition professionnelle, sociale et économique des artistes en mettant en œuvre des politiques et des mesures ayant trait à la formation, à la sécurité sociale, à l’emploi, l’au revenu et à la fiscalité, à la mobilité et à liberté d’expression. »

Dans le monde entier, les décideurs politiques et les défenseurs des droits ont contribué à l'amélioration de ces conditions  et à la protection de la liberté d’expression artistique. Cependant, bien que des progrès aient été accomplis, le chemin à parcourir est complexe ; et d’autant plus encore au vu des divers événements récents et en cours qui ont eu un impact énorme sur le monde entier– des changements politiques aux catastrophes écologiques dont nous sommes témoins, et bien sûr, à la pandémie de COVID-19 et ses effets multiples, qui ont accentué les défis actuels au niveau de la création pour les artistes et de la participation à la vie culturelle pour les citoyens. Notre capacité à maintenir et à améliorer davantage les conditions propices au développement et à l’innovation artistique – et à garantir un accès équitable aux arts et à la culture – exige que les décideurs politiques, les organismes de financement, et les représentants de la société civile, à travers l’ensemble de l’écosystème culturel, partagent le devoir d’équilibrer et de créer des environnements favorables qui permettent aux artistes de s’exprimer librement ; qui garantissent le droit de tous à participer aux arts et à la culture ; et qui permettent à tous les citoyens de se sentir représentés.  

Durant le Sommet, nous explorerons un éventail d’influences politiques, économiques, sociales, technologiques, environnementales, et culturelles qui affectent – et façonnent nos conceptions de – la liberté artistique, ainsi que la façon dont nous pouvons la renforcer et la faire progresser. Des contrats sociaux changeants, du statut de l’artiste, ainsi que des droits et mesures de protection du travail pour les professionnels créatifs et de la culture ; aux modèles de soutien aux secteurs culturels et créatifs, à la numérisation, et à la mobilité internationale ; en passant par l’influence,  l’inclusion, et la décolonisation. Nous nous demanderons aussi : à qui appartiennent les libertés qui sont protégées, par qui et pour qui ? Existent-t-ils des discours dominants et quel rôle jouent-ils dans les prises de décisions ? Quel effet la COVID-19 a-t-elle eu sur la liberté artistique ? Quand la sécurité évolue-t-elle en liberté ? Qu’est-ce qui – et qui – définit le rôle de l’artiste en tant que créateur et/ou activiste ? Et quels cadres réglementaires existent pour rendre possible et protéger la liberté d’expression ; comment fonctionnent-ils ; et que pourrait-on faire de plus ?

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Approche du programme 

Notre approche 

Les questions de droits humains – telles que les libertés d’expression, d’information et de communication ainsi que les droits culturels – sont au coeur de la liberté artistique; et elles ancreront le programme, qui sera fondé sur un cadre de droits. Au cours du Sommet, nous évaluerons la façon dont un cadre de droits peut être utilisé, et amélioré, pour sauvegarder les expressions artistiques libres et la participation à la vie culturelles.  

Afin d’encourager la discussion et l’échange d’idées, les séances présenteront des experts et des personnes avec une expérience vecue qui identifieront les problèmes clés; exploreront la façon dont ces problèmes peuvent être adressés; et extrairont des points de convergence ou de divergence mondiale contextuelle. Les séances participatives créeront des opportunités pour l’engagement et les échanges entre pairs; et le programme reflétera notre ésprit de créativité coopérative, pour aborder et débattre sur des solutions que les participants peuvent appliquer dans leur propre travail.  

Surtout, le programme créera des espaces sûrs pour que les participants entreprennent des conversations qui pourraient parfois être difficiles, alors que nous réfléchissons de manière critique à nous-mêmes et à nos pratiques; nous remettons en cause avec de nouvelles approches; et réimaginons nos rôles, éclairés par les points de vue des autres participants.


Principes directeurs 

Nous reconnaissons que les termes utilisés à travers le programme sont sujets à interprétation. Dans le but de développer une compréhension commune, nous utiliserons les principes suivants pour guider notre raisonnement sur les concepts clés:  

La liberté artistique implique les droits de l’homme reconnus et protégés en droit international, incluant les droits à la création sans censure ou intimidation; au soutien, à la diffusion et à la remuneration des activités artistiques; à la liberté de circulation; à la liberté d’association; et à la protection des droits sociaux et économiques. C’est la liberté « d’imaginer, de créer et de distribuer des expressions culturelles diverses sans censure gouvernementale, interference politique ou pressions exercées par des acteurs non étatiques. Elle comprend le droit de chaque citoyen d’accéder à ces oeuvres et [elle] est essentielle au bien-être des sociétés. » (UNESCO 2019).  

À travers le monde, différentes societés comprennent et conçoivent la notion de liberté artistique de manières différentes. Donc, l’interprétation de ce qui doit être protégé et/ou sauvegardé, la compréhension des points de pression et du potentiel pour les incohérences contextuelles en application, et éviter les malentendus dans les rencontres transnationales, doivent tous être au premier plan des discussions sur la liberté artistique. Sauvegarder et faire progresser cette liberté veut dire utiliser des mesures adéquates et appropriées pour travailler avec – et au nom – des personnes pour les protéger eux et leurs droits de l’exploitation, de la privation, et de la manipulation. 

La liberté d’expression est un droit humain fondamental inscrit dans l’Article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Avec ses corollaires la liberté d’information et la liberté de la presse, la liberté d’expression sert comme facilitateur de tous les autres droits. 

Les droits culturels protégent l’accès et la participation à la culture, ainsi que son appréciation. Reconnus sous l’Article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les droits culturels incluent: les droits des individus et des communautés à apprécier et à utiliser le patrimoine culturel et les expressions culturelles; le droit de jouer un role dans l’identification, la sauvegarde et la transmission de leur patrimoine culturel; et le droit à la protection des interêts moraux et matériaux qui resultant de toute production scientifique, littéraire ou artistique.  

L’équité existe là où des decisions sont prisent – et où des ressources sont allouées – équitablement pour refléter les différents contextes dans lesquels différentes personnes vivent, considerer leurs besoins relatifs, et pour leur permettre d’exercer et d’accéder à leurs droits. Cette notion d’équité reconnait aussi que, parmi d’autres problèmes, des questions cruciales doivent être posées et résolues sur la différence, ‘l’altérité’ et le préjudice dans ses myriades de manifestations (telles que race et ethnicité) à travers tous les aspects de l’écosystème culturel. 

La justice sociale peut être comprise comme la juste repartition des ressources pour garantir que tous les gens aient un accès equitable aux droits, aux opportunités, et au bien-être; et peuvent participer aux décisions sur les sujets qui les concernent. Cette notion de justice sociale repose sur l’importance cruciale pour la communauté mondiale des arts et de la culture de reconnaitre et de résoudre de manière collective les barrières à la participation à la vie culturelle et les obstacles à la liberté artistique, incluant les questions de genre et de handicap parmi d’autres. 

L’égalité de Sexes est intégrale à la liberté artistique au niveau de l’expression et de la participation à la vie culturelle. Ceci inclut les droits à la liberté artistique des femmes et des personnes LGBTQI qui sont négligés et marginalisés dans les endroits où des personnes sont sujets au harcèlement, à l’exclusion et au silence à cause de leur sexe.  

La décolonisation est le processus par lequel nous repensons, recadrons et reconstruisons l'impact du colonialisme sur la vie sociale, culturelle, économique et éducative des gens. Il s'agit d'un outil de renforcement de la capacité à remettre en question les croyances établies qui servent à perpétuer, de manière.


Formats des séances

En conversation

Les séances En conversation dureront une heure et incluront tous les délégués. Deux conférenciers invités  lanceront une discussion animée sur le thème de chaque jour. À travers l’échange et le dialogue naîtront  différentes perspectives, façons de travailler et solutions aux problèmes.

Provocations

En réponse à la séance En conversation de chaque jour, plusieurs conférenciers invités approfondiront notre analyse du thème de la journée. Ces séances Provocation dureront une heure et demie et incluront tous les délégués. Lors des Provocations un maximum de cinq conférenciers prendra la parole pour donner une présentation, engager des conversations ouvertes avec les autres panélistes, et participer à des questions/réponses avec les délégués.

Séance de réponse: Café du monde

Les séances Café du monde encourageront des discussions entre des petits groupes de 10 délégués ou moins. La séance durera 1 heure 30 et sera divisée en trois sections de 20 minutes, au cours desquelles les animateurs guideront la conversation autour d’une question spécifique (qui sera donnée à l’avance). Celles-ci seront suivies d’un tour de table, au cours duquel les délégués feront part de leurs conclusions et de leurs perspectives clés.

Table ouverte

Chaque séance Table ouverte inclura trois provocateurs, qui ouvriront la séance en présentant leurs points de vue sur des questions clés et qui participeront activement aux discussions par la suite. Les séances Table ouverte dureront 1 heure 30 et se tiendront en parallèle des autres séances. À tout moment, jusqu’à 12 personnes pourront être assises à la table et participer à la discussion. Dans les quinze premières minutes de la séance, les provocateurs feront part de leurs perspectives, puis la personne en charge de la modération ouvrira la discussion au groupe. Les modérateurs et les provocateurs resteront assis à la table durant la séance; tous les autres délégués pourront rejoindre la table quand ils le voudront pour participer à la discussion.

Séminaires

Les séminaires participatifs feront appel à la créativité pour explorer la façon dont nous pouvons préparer nos futurs. Chaque séminaire sera dirigé par un créatif professionnel ayant une perspective unique sur le thème « Protection de la liberté artistique ». Les places pour les séminaires sont strictement limitées. Toutes les informations seront envoyées aux délégués inscrits avant le Sommet.

Présentations d’études de cas

Les études de cas proviendront du secteur des arts et de la culture, d’autres secteurs pertinents, ou de collaborations entre les secteurs. Les séances de présentation dureront 1 heure 30 et se tiendront en parallèle des autres séances, rassemblant un maximum de 100 personnes. Il y aura trois conférenciers par séance, chacun d’entre eux livrera un exposé de 15 minutes, suivi par une discussion et une séance de questions/réponses avec les délégués

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